La partie la plus gratifiante de mon travail, c’est quand une personne n’a plus besoin des services de Mission Bon Accueil. Ça vous semble étrange? Ça l’est pour certaines personnes. Mais chaque fois que la vie d’une personne s’améliore – et qu’elle n’a plus besoin de nos services – c’est une raison de célébrer.
Bien sûr, ces triomphes personnels se déroulent derrière des portes closes, et c’est pourquoi j’aimerais vous parler de Gynlowe.
Gynlowe a fait appel à nous pour la première fois à la mi-mars 2020, au tout début de la pandémie.
Gynlowe travaillait à temps partiel comme préposée aux bénéficiaires, son budget était très serré, elle devait suivre ses cours de soins infirmiers, subvenir aux besoins de son fils et l’élever le mieux possible.
« En tant que mère monoparentale, je dois tout faire seule, et la pandémie… », elle s’est arrêtée un instant. « La pandémie rend tout beaucoup plus difficile. Soit je trouve de l’argent pour payer une gardienne, soit je travaille moins pour m’occuper de lui. Je ne sais pas comment je vais m’en sortir, peu importe ce que je fais. »
Alors qu’elle me racontait les détails de sa vie, je l’écoutais en silence.
« Je suis vraiment désolé, ça semble une situation sans issue. Avez-vous entendu parler du Marché Bon Accueil? C’est une épicerie complète où vous pouvez trouver tous les articles sur votre liste, gratuitement. Si vous voulez, je peux vous inscrire dès aujourd’hui. »
Gynlowe a sauté sur l’occasion.
Pendant notre conversation, j’ai appris que Gynlowe étudiait pour devenir infirmière.
Quand la pandémie s’est poursuivie, son travail de préposée aux bénéficiaires a été déclaré essentiel, et elle s’est mise à travailler à plein temps. Même si ça l’aidait à payer les frais de garde de son fils, elle avait moins de temps pour préparer ses examens, et elle et son fils couraient un risque accru de contracter le virus de la COVID-19.
Son travail et ses études lui laissaient peu de temps pour faire quoi que ce soit d’autre.
« Je ne sais vraiment pas comment je vais pouvoir aller chercher mon épicerie. Je travaille de longues heures et je finis après la fermeture du Marché », a-t-elle ajouté, la voix brisée par l’émotion.
J’ai rassuré Gynlowe. « On va s’arranger pour que vous puissiez venir faire votre épicerie quand vous êtes libre! »
Pendant quelques mois, nous lui avons donné des rendez-vous spéciaux, en fonction de son horaire. Puis nous n’avons plus entendu parler d’elle.
Quelques mois plus tard, j’ai reçu un courriel de Gynlowe. Elle avait passé son examen pour devenir infirmière. C’était une excellente nouvelle! Elle est maintenant infirmière à temps plein et elle peut subvenir aux besoins de sa famille.
Ce sont des moments comme ceux-là qui font que notre travail en vaut la peine.
Merci d’appuyer des Montréalais comme Gynlowe afin qu’ils puissent créer une vie plus stable pour eux et leurs familles.
— Jerry, conseiller en satisfaction à la clientèle à Mission Bon Accueil