Un message de notre président-directeur général

Chers amis de Mission Bon Accueil,

Lorsque je pense aux plusieurs milliers de personnes qui se sont tournées vers Mission Bon Accueil pour obtenir de l’aide depuis 1892, je me dis « Si seulement ces murs pouvaient parler » ! Ils en auraient beaucoup à raconter sur les personnes qui ont pris des décisions difficiles, ont persévéré et ont finalement réussi à reprendre leur vie en main. Les histoires de nos clients sont tellement inspirantes que nous avons décidé de les partager avec vous plus régulièrement. C’est pourquoi vous recevrez plus souvent Info Mission dans votre boîte à lettres cette année.

Saviez-vous que près de 80 % des dons en argent qui appuient nos programmes proviennent de particuliers de Montréal? Alors, même si un bulletin d’information ne ressemble pas aux lettres plus traditionnelles que vous recevez lorsque nous organisons une campagne, nous sommes confiants que vous continuerez à faire des dons en ligne ou à envoyer des chèques, comme vous le faites si généreusement depuis si longtemps.

Je veux également vous prévenir d’un autre changement que vous constaterez en 2016. Nous servons près de 200 000 repas chaque année à des Montréalais démunis. Bien que nous fassions tout en notre pouvoir pour maintenir les coûts le plus bas possible, le coût moyen d’un repas augmentera à 3,49 $. Ma facture d’épicerie augmente sans cesse et je suis certain qu’il en va de même pour vous. Je sais donc que vous comprendrez que cette augmentation est nécessaire.

Lorsque vous lirez les histoires de vies transformées et que vous découvrirez comment nous avons utilisé vos dons en 2015, j’espère que vous sentirez à quel point nous sommes reconnaissants de votre appui. Vous êtes la différence pour les Montréalais démunis.

Cyril Morgan

Président-directeur général

Un voyage de la colère à l’espoir

Alors qu’il était sous l’effet de la cocaïne et qu’il voyait double, Pete a tourné dans la voie d’une auto qui l’a projeté à 25 pieds dans les airs. Les médecins craignaient pour sa vie, mais Pete est un homme têtu et déterminé. Avec beaucoup de travail, il s’est remis complètement de ses blessures, mais il garde de profondes cicatrices et une cage thoracique en plastique en souvenir de son accident.

Pete est né en Gaspésie, dans une famille de dix-neuf frères et sœurs. C’était un enfant difficile, qui faisait souvent des mauvais coups et dont la témérité et le caractère bouillant mettaient la patience de sa mère à rude épreuve. La famille a finalement déménagé à Montréal. Pete s’est marié et a commencé à fuir dans l’alcool les obstacles que la vie mettait sur son chemin. À l’insistance de sa femme, il a finalement arrêté de boire, mais la bataille n’était pas gagnée pour autant. Pour calmer la douleur du sevrage, il s’est tourné vers la cocaïne et est rapidement devenu accro.

« Rongé par la tristesse ou par la culpabilité, Pete a compris qu’il était temps qu’il change. »

Toxicomane pendant 30 ans, il alimentait sa dépendance par une vie de mensonge, de tricherie et de vol. Il se retrouvait parfois dans la rue, où il a atteint le fond du baril et a côtoyé la colère, la peur et la violence. Son épouse consommait également et lorsqu’elle est morte du cancer en 2012, Pete a perdu sa meilleure amie.

Rongé par la tristesse ou par la culpabilité, Pete a compris qu’il était temps qu’il change. Au fil des ans, il s’était inscrit à de nombreux programmes de réadaptation, mais il avait du mal à dire adieu à la drogue pour de bon. Finalement, au début 2014, Pete a trouvé un programme qui l’a aidé à faire face à la vie sans succomber à ses dépendances.

Après avoir terminé le programme, alors qu’il était prêt à passer à une nouvelle étape de sa vie, Pete s’est tourné vers le programme de réinsertion de Mission Bon Accueil pour y obtenir de l’aide et des conseils. Ça n’a pas toujours été facile. Son caractère prompt et son approche expéditive de la vie l’ont mis dans le pétrin plus d’une fois. Mais il a trouvé à la mission une équipe compatissante et coopérative, déterminée à lui offrir la chance dont il avait besoin pour reprendre sa vie en main. Les intervenants qui l’avaient connu alors qu’il était toxicomane avaient du mal à reconnaître l’homme qu’il était devenu.

« Pete est heureux, reconnaissant du soutien qu’il reçoit et il entrevoit l’avenir avec enthousiasme. »

En octobre dernier, Pete a été l’un des premiers résidents de la mission à terminer le programme et à avoir accès à un appartement dans le cadre du Projet Logement Montréal. Il est fier de sa nouvelle adresse, garde les lieux méticuleusement propres et apprécie la tranquillité d’une chambre à coucher silencieuse. Son chèque d’aide sociale est versé directement au gestionnaire financier du programme qui s’assure de payer son loyer abordable, puis remet le reste à Pete pour couvrir ses dépenses mensuelles.

Il commence à accumuler de petites économies à la banque et s’est récemment acheté une guitare d’occasion sur laquelle il joue ses chansons country et western préférées pour passer le temps. Une ou deux fois par semaine, un intervenant du programme lui rend visite pour s’assurer que Pete reste sur le droit chemin et relève avec succès les défis de sa nouvelle vie autonome. Il reçoit des appels téléphoniques hebdomadaires de son travailleur social et peut communiquer avec lui lorsqu’il a besoin de ressources ou d’une oreille attentive.

Pete est heureux, reconnaissant du soutien qu’il reçoit et il entrevoit l’avenir avec enthousiasme. Avec sa persévérance, son désir de réussir et la solide équipe qui l’appuie, il a toutes les chances de son côté.

P.S. Veuillez faire un don dès maintenant pour aider d’autres personnes comme Pete.

Veuillez faire un don ponctuel en ligne aujourd’hui pour appuyer notre Campagne bas et bobettes annuelle. Pouvez-vous imaginer porter les mêmes bas sales, froids et humides jour et nuit? Aidez-nous à commencer l’année 2016 en force en nous aidant à répondre aux besoins de base des hommes, des femmes et des jeunes qui vivent dans la rue à Montréal.